../publications/Bicross and Skate mag #87/edito

Il y a quelques années, un gros importateur de matériel de bicross américain a décidé un jour d'établir un système de vente en direct. C'est à dire qu'il était possible pour n'importe qui d'acheter du matériel moins cher directement auprès de l'importateur, économisant ainsi la marge concédée au magasin. Sous des allures d'oeuvre de bienfaisance, cette décision s'est avérée une véritable catastrophe pour les détaillants, le sport et le consommateur bicrosseur. On appelle ça les effets pervers. Très motivé par le « gâteau » que représentait le BMX, le bon homme s'enrichissait selon les lois reconnues du « macagé et du dealage »... Appliqué à un secteur vierge et en pleine expansion comme le bicross à l'époque ce genre de stratégie rapporte toujours beaucoup d'argent. La création d'un réseau de distribution important constituait la base de la société. Il était relativement aise pour le bicrosseur de se procurer du matériel indispensable à la pratique du sport. Les préoccupations du bonhomme, vous l'avez tous compris, sont bien loin de ces réalités. Le vent tourne légèrement et plutôt que de se restructurer voilà notre bonhomme apeuré qui liquide son stock en direct, cassant un réseau de revendeur. Dégoûtés, écoeurés, les détaillants décident d'arrêter la vente de bicross. Le résultat ne se fait plus attendre..., plus de matos. Casser une potence ou un guidon un mercredi et il vous est impossible de courir durant 3 semaines ou plus, temps nécessaire pour se procurer la pièce indispensable, par correspondance selon le cas. La galère. Déjà en perte de vitesse pour des raisons fédératives, historiques et autres, le bicross ne se développe plus également par pénurie de matériel. Alors ce bonhomme qui doit certainement couler enfin sa retraite façon Picsou dans un endroit ensoleillé de la planète, nous sommes heureux de lui dire «surtout reste ou tu es. Le bicross existera toujours et bien tôt il y aura du matériel disponible partout. Comme avant. Et cette fois on ne se laissera pas avoir... ». Salut les enfoirés, on vous a reconnus!